Oser toujours, composer parfois, renoncer jamais. À la tête de Catering international services (CIS), l'entreprise qu'il a fondé en 1992, Régis Arnoux a toujours fait sienne cette maxime. N'hésitant pas à quitter les quartiers sud de Marseille où CIS a son siège social, pour un chantier ou une exploitation lointains que les majors de la construction, minières ou pétrolières, ouvrent le plus souvent dans des contrées inhospitalières.
C'est dans ces territoires loin de tout, où la vie promet d'être rude pour les hommes et les machines, que CIS, très vite surnommé "l'hôtelier de l'extrême", a forgé ses lettres de noblesse en organisant et en gérant des bases vies.
" Le principe est simple : il y a des appels d'offres pour des contrats en moyenne de trois ans et nous y répondons. Au coeur de notre activité il s'agit toujours d'hébergement et de restauration, parfois pour des milliers de personnes. Par exemple nous avons actuellement en Mongolie - où nous sommes présents depuis dix ans - une base pour 8 000 personnes qui passera bientôt à 10 000" , explique Régis Arnoux. " Mais de plus en plus nous apportons également des services connexes, comme la sécurité, le traitement des déchets ou la maintenance. Au fil du temps CIS est devenue un intégrateur de services et cette évolution est de plus en plus prononcée. C'est pourquoi nous songeons à acquérir une société de services qui nous permettrait de mieux nous organiser et de réduire l'impact des dépréciations monétaires ".
À cette dimension services, CIS attache une importance d'autant plus forte que la société continue d'engranger les contrats.
Le bilan présenté aux analystes financiers pour le premier semestre de cette année (CIS est cotée en Bourse depuis 1998) confirme en effet une nette dynamique commerciale. Plusieurs contrats ont été signés pour un montant global de 160 milliards de dollars, concrétisant l'abord de nouveaux pays, ainsi le Sénégal dans le cadre d'une exploitation minière conduite par le groupe Eramet, ou le Malawi.
CIS est aussi à pied d'oeuvre aux Bahamas sur le chantier portuaire Ocean Cay pour le compte de MSC. En Mauritanie, l'entreprise opère sur la plus grande mine d'or et de cuivre à ciel ouvert d'Afrique. Le groupe gère aussi la base vie du chantier de construction de l'énorme barrage de Nachtigal au Cameroun, débute un nouveau contrat au Gabon avec le pétrolier Perenco qui intervient dans la remise en exploitation de puits anciens. Afrique encore, avec en République Démocratique du Congo, la gestion des bases vie de deux sites miniers détenus par des opérateurs chinois. Sans oublier une présence historique en Algérie où CIS renforce sans cesse sa présence sur le terrain.
Régis Arnoux est également fier des positions acquises dans l'offshore brésilien, fruits de quinze années de travail avec Petrobras. " Dans ce pays nous gérons 15 plateformes et nous y avons notre seconde plus grosse filiale après l'Algérie ", souligne le président de CIS.
C'est donc une certitude : " Le second semestre sera marqué par un important développement commercial et 2020 sera favorablement impactée. Nous avons en portefeuille deux années dechiffre d'affaires ", commente Régis Arnoux.
Mais le fondateur, qui n'a pas ménagé son implication dans cette envolée, sait aussi qu'il est temps de s'appuyer sur un second. Il l'a choisi en Yannick Morillon. Un ancien de Campenon Bernard, puis du groupe Veolia, qui en 2011 deviendra le président de Geocoton, à qui il donnera une seconde vie. Spécialiste de l'international, il a rejoint CIS en juin dernier. Son objectif : " Armer davantage encore CIS et développer l'innovation au profit de nos clients et de nos partenaires dans le monde ".
Source : https://www.laprovence.com/article/economie/5693464/marseille-cis-au-service-des-chantiers-du-monde.html